« On a eu à rencontrer 2 ou 3 fois le Chef de l’État… », Dr James Amaglo

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Fin conciliateur, soucieux que le bonheur peut être partagé par tous, il est le maire de la commune du Golfe 2. Un an après sa prise de fonction, Dr James Amaglo revient sur les différents moments qui ont marqué cette année d’exercice communal. Sa vision, les chantiers en cours, les forces et faiblesses, opportunités et menaces, pistes et vision, il a répondu à coeur ouvert aux questions de votre journal « Écho des communes », relai par excellence au Togo des activités de nos communes. Nous vous proposons l’intégralité de cette interview exclusive.

Bonne lecture!

Bonjour monsieur le Maire, un an après votre prise de fonction, quel regard portez-vous sur le processus de décentralisation?

Bonjour Monsieur le journaliste. En réalité, un an, on devrait faire déjà le point. Dans les règles c’est trois mois pour faire un premier bilan, mais nous étions élus à titre des élections du 30 juin et il y a eu six mois de flottement volontairement par l’autorité centrale pour qu’on s’adapte un peu avant de prendre fonction. On a donc véritablement pris fonction le 1er janvier. De janvier à maintenant, cela fait également six mois, donc un an que nous sommes là. De ceci, je dirai que c’est encore une phase d’adaptation. On pourrait mieux faire et accélérer plein de choses mais la réalité est là. La pandémie est aussi venue compliquer les choses , en plus de nos lenteurs et insuffisances. Des insuffisances se situent au niveau des communes elles mêmes, mais également au niveau du pouvoir central. Ce n’est pas parce qu’on a voulu l’être volontairement mais il y a une réalité, l’expérience et on avance à un rythme qu’on peut accélérer.
Nous avons donc pendant cette année appris a voter un budget primitif, puis définitif. L’autorité de contrôle a eu à exercer ses fonctions sur ce budget. Le budget n’ayant pas de repères clairs, est actuellement dans un état semi adopté ou pas adopté. Nous avançons néanmoins, même si la pandémie est venue le fragiliser de sorte que même nos masses salariales et indemnités au niveau de l’exécutif de la mairie et des conseillers, on ne se retrouve pas très bien. On est à peine à moitié de cette masse. Avec l’État central on s’est organisé pour l’exécuter en attendant. Il y a des parts qui doivent nous revenir des recettes de l’OTR qui sont apparemment arrivées mais il y a encore des précisions a avoir dans les calculs de répartition de ces fonds. Nous mêmes nos recettes liées aux taxes fiscales propres à la commune vont à un rythme très lent. Il faudra beaucoup sensibiliser pour que les gens comprennent et qu’ils puissent être fiscalement civiques, c’est-à-dire avoir la culture de payer ses taxes sans trop murmurer ou bien on murmure mais on paie quand même, pour que nous aussi avec ces moyens, agissons sur le terrain pour que les populations soient à l’aise. La sensibilisation fiscale doit permettre aux gens de savoir qu’il y a le domaine de l’État qui est là et quand on l’occupe pour une activité, il y a une petite redevance à payer et on va veiller à ce que cette redevance ne dépasse pas les capacités des populations, mais soit proportionnelle à leurs capacités.
Ceci reflète un peu notre année d’activité et la conclusion des deux dernières sessions que nous avons fait met un accent sur une forte sensibilisation sur la salubrité publique et ensuite un passage à l’acte pour dégager tout ce qu’il y a dans la commune comme déchet, les dépotoirs sauvages et autres,… Et dire aux populations qu’on ne veut plus voir ça. Pour couronner le tout, nous avons lancé récemment un projet de relance économique face à la covid-19.

Qu’en est-il de ce projet?

Nous avons lancé ce projet récemment dénommé  » Commune du Golfe2 solidaire et propre », solidaire parce qu’avec la crise sanitaire, il y a beaucoup de nos concitoyens déjà vulnérables qui le sont devenus davantage, en leur apportant un petit sachet contenant quelque chose. Ensuite, entretenir et maintenir la propreté en rassurant, soutenant, équipant et renforçant les CDQ et associations qui font la collecte des ordures ménagères, doter la commune des moyens pour pouvoir assurer sa salubrité. Nous avons compté sur toutes les entreprises à la base de la commune qui sont déjà fragilisées, les populations, les personnalités de la commune. Malgré la difficulté, notre Seigneur nous appelle à être imaginatif, courageux, entreprenant, solidaire et je crois que cet esprit nous permettra de faire quelque chose et se relever ensemble.

Quelles sont les forces et opportunités sur lesquelles votre commune peut-elle miser pour son développement?

La commune du golfe2 a beaucoup de forces mais également de défis. Au niveau des forces, nous pouvons relever les infrastructures tel l’aéroport international Gal Eyadema qui est sur notre territoire, une porte d’entrée du pays, un atout énorme et si on est avec les autorités de la SALT, on doit pouvoir faire en sorte que la commune rayonne plus. Il y a la foire internationale de Togo 2000, pour les expositions, une vitrine de renommée internationale pour le pays et qui se trouve heureusement sur notre territoire. Ce cadre doit être entretenu et il faut lui donner beaucoup plus de visibilité et de rentabilité. Le périmètre est à assainir et améliorer, la foire à rentabiliser pour que ce ne soit pas une foire annuelle ou biennale mais une zone d’économie qui brille.
La troisième chose est le marché de Hedzranawoe qui est devenu un grand marché, un marché international. Il faut penser à ce marché et faire en sorte que ce soit une zone d’économie moderne. Des institutions financières gravitent tout autour ce qui doit nous pousser à davantage faire briller ce périmètre de notre commune et en faire un point d’attraction pour la sous-région et l’Occident.
A côté de ces atouts nous avons des défis liés aux bassins naturels de dépression, où l’eau stagne, et qui causent des inondations quand il pleut, des voies à paver ou à bitumer, des écoles qui sont dans des états vétustes, des quartiers qu’il faut refaire,… et beaucoup d’autres choses surtout que la commune se trouve au centre, entre l’administration centrale, la place financière, la zone portuaire et industrielle. Notre. commune doit en principe être la vitrine du Togo et on va s’efforcer pour que cela soit ainsi. Nous avons des signes forts que l’autorité centrale pousse dans ce sens en nous accompagnant.

Quelle relation entretenez-vous avec le pouvoir central?

Avec l’autorité centrale en commençant par le préfet, il nous accompagne, ça il faut le dire, il n’y a pas de jour où on ne se voit officiellement ou officieusement. Tous les jours, il nous accompagne, se montre disponible, accessible et ouvert aux échanges pour que les problèmes qu’on a soient réglés.
Il y a également le ministre de l’administration territoriale qui nous reçoit à tout moment sans interdit ni restriction et protocole. Avec le ministre, on a eu à rencontrer deux ou trois fois le Chef de l’État juste pour que nous prenions conscience de nos responsabilité et des difficultés. Nous avons échangé avec ce dernier à deux reprises et une troisième fois, il a fait intervenir les ministres qui peuvent directement impacter nos actions sectorielles tels les ministre de l’eau, de l’urbanisme,… Avec la covid-19, c’est tout le gouvernement réuni qui nous a reçu pour la définition de nos responsabilité,..

Comment la commune du Golfe2 vit-elle cette période de crise sanitaire de la covid-19?

Pendant cette crise, je précise qu’on en est encore, on a exécuté ce que l’État ou le monde entier fait. Notre pays s’est aussi mis sur cette même ligne avec des particularités économiques, beaucoup de rigueur et les résultats sont là. Quand nous sommes à 15 décès jusqu’à aujourd’hui au regard de la précarité de notre système sanitaire, je crois que les autorités ont fait leurs efforts, le Seigneur nous a protégé, les citoyens ont mis la main à la pâte mais il le danger n’est pas encore écarté. Nous devons encore rester vigilants. Au niveau de l’État central, la rigueur existe toujours, mais cela semble relâcher un peu au niveau des populations. Je crois qu’il faut amplifier les efforts.
Maintenant les conséquences de la covid-19 sont grandes. Il y a une crise économique très profonde qui ne dit pas son nom, l’autorité centrale en est consciente, nous en avons conscience ce qui nous a d’ailleurs poussé à mettre sur les fonts baptismaux, le projet « Commune du golfe 2 solidaire et propre ». C’est un projet qui va contribuer à apporter une solution à la crise économique. Nous les hommes qui sommes les pièces maîtresses du développement d’un pays, devons tout faire pour mettre les hommes debout afin que l’économie soit obligatoirement debout. Cela paraît social, mais en réalité c’est une solution économique pour qu’on se relève tous de la crise économique. Quand nous on est debout, l’économie va se mettre debout et sortir de sa léthargie.

L’ambiance au conseil? Un projet de développement?

Nous sommes d’horizons divers dans ce conseil, partis politiques, et acteurs de la société civile et fort heureusement. C’est un atout énorme car cela nous a permis de vite comprendre que c’est pour le développement que nous sommes là. En tant que coordinateur de cette équipe, j’insuffle permanemment cette dynamique et leur rappelle que nous sommes là pour le développement des populations et Dieu merci quand on le dit aux collègues, tout le monde en prend conscience et on avance. Pour preuve la dernière fois au lancement du projet, les collègues m’ont surprise en allant au delà de mes espérances et je suis très heureux. Je crois que nous avons de très bonnes perspectives devant nous, des atouts des talents, des engagés, une commune qui a d’énormes potentialités et je crois que nous avons encore 5 ans pour relever ces défis ensemble. Nous avons des personnalités, des ressources humaines, des experts dans la commune qui la dernière fois nous ont montré qu’ils sont prêt à nous accompagner. L’essentiel est que nous montrons notre détermination à nous mettre au service des populations , ce qui ne va pas manquer à notre niveau.

Nous sommes à la fin de cet entretien. Avez-vous un message particulier?

Je dois dire un grand merci à vous les journalistes. Sans moyen probant, vous faites le travail qui doit être le notre, celui de l’État et vous le faites bénévolement. C’est ce qui est surprenant mais vous êtes des modèles et ma prière est qu’on puisse trouver des moyens nécessaires pour vous accompagner à davantage continuer le travail de veille, d’éveil et de sensibilisation. L’information est une arme efficace pour le développement.
Je dirai également à nos populations et particulièrement à mes concitoyens de la commune du Golfe2 que nous avons lancé un projet pour tout le monde quel que soit les moyens. Même à 25 francs, tu participes. Il faut participer à cette solidarité, une culture qui doit nous emballer pour que quand quelqu’un est à terre dans la commune se sente rassuré et qu’à tout moment nous soyons solidaires les uns derrières les autres. Le problème d’un doit être le problème de tous. Comme cela très facilement nous viendront à bout de tout. Nous sommes une petite commune et si nous appliquons la maxime l’Union fait la force, notre commune va bientôt être une preuve à travers le développement, la visibilité, l’éclosion et l’épanouissement des populations. Merci

Propos recueillis par Yves Lesaint

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