Kloto3 : zone par excellence de l’agroforesterie

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Jouissant d’une pluviométrie débordante (les précipitations moyennes annuelles vont de 1 200 à 1 400 millimètres de pluie), la Commune Kloto3 a vraiment de quoi charmer le monde entrepreneurial agricole.

 Richesse du sol, abondance de la pluie…tout est là !

Avec un climat qualifié de « soudano-guinéen », cette jeune commune rurale composée de 3 cantons ( Kuma, Agomé Tomégbé et Agomé Yoh) regorge des sols, pour la plupart ferralitiques et ferrugineux. Donc très riches. Des factures que présentent les experts et techniciens agricoles comme prépondérants à une exploitation sans contraintes des sols.

 

Disposant d’un régime pluviométrique bimodal (Ndlr: avec deux saisons de pluie et deux saisons sèches), explique Christopher Mawuko Degboevi, Ingénieur Agronomiste, Kloto 3 peut s’enorgueillir d’un capital fort impressionnant, favorisant la diversification des productions agricoles.

En effet, énumère cet Expert en Stratégie de Développement Agricole, Rural et Agroalimentaire, les cultures y produites sont essentiellement des cultures vivrières (maïs, igname, manioc, riz), des cultures de rente (café, cacao) et les cultures maraîchères (tomate, piment, épinard, choux, gombo).

Grenier des épices et fruits….

De ses explications, l’on en déduit également que la commune Kloto3 se veut la zone par Excellence l’agrotourisme. Ceci, précise t-il, avec la pratique des systèmes agroforestiers combinant la production agricole et la sylviculture.

«C’est aussi l’une des rares zones du pays où se développent certains épices très prisés sur le marché national, notamment le poivrier d’Éthiopie, le Xylopia, le faux muscadier, le gingembre, le poivrier de Guinée, le clou de girofle et le faux muscadier», ajoute M. Degboevi.

Ce n’est pas tout. Il en est de même pour les fruits de divers natures, aussi bien à noyau qu’à pépins. Il s’agit, entre autres, de la banane, le plantain, l’orange, la mandarine, le citron, l’arbre à pain, l’ananas, l’avocat, le corossol, la mangue ou encore les goyaves.

L’agroforesterie, parlons-en !

Le dense paysage forestier dont jouit la Commune Kloto3 ne regorge que des animaux sauvages tels des singes, biches, antilopes, pangolins, et autres, écureuils et ras. Il est aussi, poursuit Christopher Degbeovi, un indicateur clé favorisant le développement des cultures  forestières non ligneuses comme l’apiculture (production du miel), la myciculture (production des champignons comestibles), mais aussi à l’élevage des escargots.

Pour ce qui est de la ressource humaine, le dynamisme de la population  résidente favorise amplement la mise en valeur des terres avec des pratiques de jachère et de rotation culturale.

Au niveau édaphique, la fertilité naturelle du sol est à un seuil élevé, de même que les pratiques de jachère. Ce qui limite sensiblement l’usage des engrais. Un avantage comparatif donc avec l’agriculture biologique.

«Tous ces atouts favorisent le développement de l’agroforesterie et la promotion de l’agrotourisme et des produits forestiers ligneux et non ligneux dans la Commune», précise M. Degboevi.

Le hic…un réseau routier exécrable

Si Kloto3 est certes une jeune commune, mais à fortes potentialités, non seulement pour un développement endogène mais aussi exogène, il n’en demeure pas moins qu’elle traîne quelques handicaps pour son émergence. En premier, la route.

En effet, c’est d’une évidence écœurante que le réseau routier de cette commune rurale est assez exécrable est un sérieux. Ce qui représente un sérieux handicap pour l’éclosion et la valorisation de tous ses multiples atouts précités.

 

Vivement donc que la seconde phase de la politique des grands travaux, récemment lancée par le gouvernement, atteigne cette commune qui a tout l’air d’un territoire abandonné par le pouvoir public. A l’heure du Plan national de Développement (Pnd), la réhabilitation des routes dans cette zone essentiellement agricole est plus qu’une urgence, car elle permettra un facile écoulement des produits agricoles sur le marché. Ce qui, à l’arrivée, alimentera toute la chaîne de valeur agricole nationale. Et ce, pour le bien, aussi bien des producteurs, des consommateurs et de l’économie nationale.

 

Magloire Têko KINVI

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