Kpélé 1 : l’extraction de faux marbres à Kpélé Akata, une activité rentable mais difficile

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La Région des Plateaux est une région riche en ressources minières et agricoles. Et parmi ces ressources minières, l’on ne peut se tromper des faux marbres d’Akata, dans la préfecture de Kpélé. Ces faux marbres, communément appelés ‘’Akatakpé’’ (Ndlr : des pierres joliment taillées à des fins architecturales) sont souvent utilisés dans les constructions. Surtout au moment du crépissage des faces extérieures du bâtiment. Ce qui permet aux propriétaires de ces futurs bâtiments de rompre à vie avec le problème de badigeon. Mais il ne faut pas passer sous silence des difficultés auxquelles sont confrontés les artisans de ces matières.

En l’absence des machines modernes appropriées, pioches, burins, marteaux et autres sont les matériels qu’utilisent les jeunes de Kpélé Akata, dans la commune Kpélé 1.

« Nous travaillons ici dans la carrière d’extraction de faux marbres. D’abord, nous enlevons la première couche de la terre avant de toucher la pierre précieuse même. Nous arrivons à l’exploiter avec des marteaux et des burins et après on essaie de fendre en petit morceaux », a déclaré un jeune de Kpélé Akata retrouvé sur le site d’extraction.

L’extraction des faux marbres de Kpélé Akata n’est du tout un travail aisé. Elle expose les pratiquants à des difficultés. La mévente, les intempéries, les blessures et autres.

« Le travail à la carrière n’est pas facile. Nous sommes, la plupart du temps, exposés aux blessures, au soleil et aux intempéries nous rendant parfois malades. Et ce qui fait mal, c’est que les gens viennent acheter à crédit et ne nous paient pas », a déclaré un autre jeune sur le site.

Mais il faut noter que dans le domaine, plusieurs catégories de clients sont à noter : ceux qui achètent directement les pierres à la carrière pour les revendre aux acheteurs grossistes qui viennent s’approvisionner dans le village.

« Nous achetons les pierres à la carrière pour les revendre en bordure de la route et des grossistes viennent de Kpalimé et de Lomé les acheter. Nous leurs vendons parfois les tas à 3500, 2500 Fcfa les grosses pierres barrées entre 15, 30 et 50.000Fcfa. Les petites ou buchettes sont utilisées pour les piliers. Le prix est spécial et est plus cher que les autres », a confié une revendeuse au bord de la nationale N°5 à hauteur de Kpélé Akata

Les grossistes tirent de profits et des avantages dans le commerce de ces faux marbres.

« Je viens de Kpalimé pour acheter les pierres de Kpélé. Avant, c’était une activité rentable. Mais avec l’arriver des carreaux de Dubaï, les gens ne s’y intéressent plus. Moi je viens les acheter et les proposent à mes clients, car si ces pierres sont utilisées pour le crépissage, on ne badigeonne plus sa construction jusqu’à X années », a laissé entendre Marc, grossiste.

Le commerce des faux marbres de Kpélé n’est pas seulement une activité fleurissante. Aux inconvénients, les acteurs en sont également confrontés.

« Avant, je vendais les pierres à Lomé au niveau du CEG Adidogomé. Nous avons des inconvénients dans l’exercice de notre business, d’abord le transport. Compte tenu du poids des pierres, les chauffeurs nous taxent trop. Des pierres achetées à 20.000Fcfa peuvent être transportées à Lomé à 50.000Fcfa. Combien allons-nous les revendre à Lomé ? Et pour éviter cela, les grossistes s’associent et embarquent leurs marchandises dans un seul camion, ce qui nous réduit les frais de transport », a déclaré un autre grossiste.

Comme il est souvent dit, il n’y a pas de sot métier. Et chaque métier, quelque soit les inconvénients auxquels sont confrontés les acteurs, arrivent quand même à nourrir son homme. Et l’extraction de faux marbres aussi.

 

ETIENNE AGOGNRAN

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