Blitta 1: deux présumés trafiquants d’ivoire arrêtés puis déposés

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Deux présumés trafiquants spécialisés dans le commerce illégal de défenses d’éléphants arrêtés le 18 octobre dernier, à Blitta (Commune de Blitta 1), en possession de deux défenses d’éléphants en plus d’un morceau d’ivoire, ont été déférés le 23 octobre 2023, à la prison civile de Sokodé.

Arrêtés pour flagrant délit de détention, de circulation et de la commercialisation illégale de produits fauniques, les nommés NOUSSOUKOU Yaopi et IGAME Koami, tous de nationalité togolaise, sont d’abord mis en garde à vue à la Direction de la Police Judiciaire de Blitta, avant d’être déférés à la prison civile de Sokodé, après avoir reconnu les faits à eux reprochés, devant le procureur au tribunal correctionnel et civil de Sotouboua. Ils encourent une peine de prison allant d’un à cinq ans et d’une amende d’un (01) million à cinquante (50) millions de Francs CFA, selon l’article 761 du nouveau code pénal dans son volet environnement.

Les deux présumés trafiquants de défenses d’éléphants, ont été interpellés par les agents de la Police Judiciaire de Blitta, en pleine négociation de vente de deux défenses d’éléphants en plus d’un morceau d’ivoire qu’ils ont enfoui dans des bananes plantains, le tout emballées dans un grand sac.

Les défenses d’éléphants saisies selon les présumés trafiquants proviennent du Ghana voisin, via Assoukoko, une localité frontalière entre le Togo et le Ghana, avant d’être acheminées à Blitta pour transaction illicite.

Le problème du Togo est que le pays constitue une plaque tournante de transit pour le transfert illicite des ivoires. Le Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières (MERF) a enregistré plusieurs cas de saisies d’ivoire. Pourtant, les autorités, à part les textes nationaux et internationaux sur la protection des espèces protégées ratifiés, s’activent en contribuant à la lutte contre la criminalité liée au trafic illicite d’espèces de faune et de flore sauvages tout en assurant une sécurité environnementale.

Selon le Coordinateur d’EAGLE-Togo, plus d’opérations de ce genre sont importantes dans cette zone, d’autant plus qu’elle fait frontière au parc Fazao Malfakassa ou l’on a moins de 200 individus au dernier inventaire.

« C’est le lieu de convier les agents d’application de la loi, à plus de vigilance au niveau des frontières, vu le modus operandi utilisé par les mis en cause. Cependant, ce qui compte plus après de telle action est l’effet dissuasif qui ne peut résulter que d’une application de loi avec dernière rigueur » a souligné Darius TCHEYI, Coordinateur de EAGLE-Togo, un projet qui accompagne les autorités dans la lutte contre la criminalité faunique.

Deux grands facteurs sont considérés comme étant la cause de cette baisse drastique de l’effectif des éléphants : d’une part, l’accroissement du braconnage lié à la forte demande internationale de l’ivoire et d’autre part, l’exploitation abusive des ressources naturelles nécessaires aux éléphants du fait de l’agriculture industrielle et des occupations anarchiques de leur habitat.

Ainsi, le trafic de faune est lucratif, augmente la corruption, est liée à d’autres formes de trafic et finance des groupes mafieux, voire terroristes et extrémistes dans de nombreux pays. Les défenses d’éléphant restent convoitées par les trafiquants locaux et internationaux qui s’approvisionnent auprès de leurs intermédiaires dans les pays voisins avant de les exporter, généralement vers les pays d’Asie dont la Chine.

Rappelons que l’opération d’arrestation a été menée par les agents de la police judiciaire de Blitta et de la Direction Préfectorale de l’Environnement et des Ressources Forestières en collaboration avec EAGLE-Togo.

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